« L’Ouest d’Eden », la galerie CBL, Séoul, publication des trois albums photo à Séoul, 2015
The Fist
The light, that the artist Eden used, where black and white overalls, is implemented through a radical rhythms. The fists and the crossed arms with a background of darkness makes me think a white cross. A few books on the right bottom are telling us that it is a human drama in a living space.
We have the picture of the human body as the limits of human experience. The band without any tools does not aim at any target. It is to be met with just the fist. They are helpless. The hands are handcuffed crossed over the neck by the light and that straps us with significances.
The golden body hairs exposed in contrast look sensory but the two arms of a radical mineral cross is the story of the non-sensory fate. The story fares the tragic end through the fist that seizes nothing but one moment of the « negation ».
Traduction en français
Poings
L’écriture de lumière d’Eden est ici en noir et blanc et s’écrit dans un rythme frontal, voire brutal entre les deux domaines. Les bras croisés de « poings » sont comme une croix blanche sur un fond noir, où seuls quelques livres, en bas à droite, ouvrent un espace d’habitation humaine.
Mais nous sommes dans ces photographies à la limite du territoire humain et du corps de l’homme : les mains ne tiennent pas d’outils, les poings ne se tendent pas vers une cible ; ils sont impuissants, – enchaïnés à eux-mêmes à la croisée des poignets, menotés par l’évidence de la lumière.
Si le bras gauche de « poings » laisse sensuellement un léger duvet blond de poils, le bras gauche en revanche prend fin de façon minérale par un croisement énergique d’os et de veines. L’histoire du bras ici se termine mal, tragiquement sur les doigts resserrés qui ne tiennent rien, ou plutôt qui tiennent, un instant, le rien.
Jérôme Laurent, philosophe, professeur de l’université de Caen
Black Nirvana
Plato is the dog of Aristotle. If it’s barking Arsitotle takes his neck to drag into the black markets. The poem of Aristotle is a Plato’s collar. The chain swings like a stanza on the back of the statue who is shaving. I drink a cup of tea with Plato and I begin to torture him. It remains now a cold poem.
Traduction en français
Platon est le chien d’Aristote. S’il aboie, Arsitotle prend son cou pour traîner sur les marchés noirs. Le poème d’Aristote est un collier de Platon. La chaîne oscille comme une strophe à l’arrière de la statue qui se rase. Je bois une tasse de thé avec Platon et je commence à le torturer. Il reste maintenant un poème froid.
White Nirvana
A corner of life stood in the shadow. I ran away always to escape from the dark side of life. The butterfly in the sky came back in the shadow to hide it’s wings. The ordinary life is the most beautiful moments. Everything is peacefully hidden behind the wings with the instantaneous sparkling sunshine. The shadow of everyday’s life is a rusty mirror of the soul. It’s the house of everything. Coming back to that place I’m looking at the white world sunken in the blue shadow. I need a break to turn back my soul again to it’s place.
Traduction en français
Un coin de vie se tenait dans l’ombre. Je me suis toujours enfuie pour du côté sombre de la vie. Le papillon est revenu dans l’ombre pour cacher ses ailes. La vie ordinaire est des moments les plus beaux. Tout est paisiblement caché derrière les ailes avec le soleil étincelant sur un instantant. L’ombre de la vie quotidienne est un miroir rouillé de l’âme. C’est la maison de tout. En revenant à cet endroit, je regarde l’univers blanc plongé dans l’ombre bleue. J’ai besoin d’une pause pour ramener mon âme à sa place.
Eden Jung-Wook Park
Une image photographique prise sur un quai de Seine à l’île Saint-Louis près de l’Hôtel Lambert où est né « La Polonaise », le chef d’oeuvre de Frédéric Chopin. C’était une journée ensoleillée avec un jeune français que j’ai rencontré la veille dans un bar près de Panthéon. Quelqu’un de complètement normal, mais qui serait aussi capable d’abandonner sa vie en France un jour pour aller faire une aventure sans lendemain aux Etats-Unis.
J’ai eu l’idée de mise en scène de ses mains sur un arbre comme si elles jouaient une sonate de Chopin ce jour-là en passant devant l’Hôtel Lambert. Deux mains embrassant la vie, caressant ses instants, ces vagues de temps qui se brisent à chaque moment par les veines tissées et figées dans notre mémoire avec les écumes éphémères des jolis moments, le temps défini à notre style de sonate joyeux. Quel chant mélancolique, cette carapace du temps comme ce tronc d’arbre qui expose son corps nu abîmé, sublimé et devenu les cordes d’une mélodie.
Eden Jung-Wook PARK