« Confined mind », Espace Mompezat, Paris, 2020

Par l’unique délié 
D’un pinceau de soie,
Poursuivre le voyage
Initiatique de l’encre sépia,
Et dans la lumière
Des vides et des pleins,
Léviter sur la musique
Du silence de nuit.

Michel Benard, poète, curator of l'exposition "Âme confinée"

It is no coincidence that this remarkable exhibition is called « Confined mind”. It should be noted that all the works presented here were created during the period of confinement, which is also the symbol of a quest for freedom. Eden was director of various artistic institutes, Seoul, Paris and participated in numerous exhibitions, installations, particularly in France in Paris, Chartres, Figeac, Saint Rémy les Chevreuse, etc. An elegant way to foil the weight of fate, to alleviate the unnatural constraints imposed on us.

Abstract or figurative, the works are neat, refined, fragmented with interesting harmonious chromatic and geometric variations. We find there both a refined expression derived from cubism where we could think of Otto Freundlich among others, but also of constructivism or Dadaism, we come to think of the work Auguste Herbin. It is not impossible, however, that you will be surprised by an unusual aspect linked to the presence of very figurative works and beautiful invoices. No, don’t be surprised, because the abstract or the figurative belong to the same movement, to the same patterns of expression. The process is similar, because a portrait isn’t the result of the abstraction of an interpretation ?

No doubt you will discover there the wink addressed to Leonardo da Vinci through « La belle Ferronnière », but also a hagiographic sign by the representation of Saint-Joseph, beautiful virile figure who is not without me, bring to mind the outstanding work of Lucian Freud and also all the mystical and emotional sweetness of Saint-Antoine de Padoue and the almost ephebe or even hermaphrodite of Saint John the Baptist, inner seal of a deep faith, but discreet, here no exhibition , nor ostentation, just a breath of authenticity.

To conclude, because I don’t want to sound tedious, but you can also discover some small sculptures that may raise questions. Well no, these little works are very much in the spirit of confinement, withdrawal, emptiness, absence and severance with the most basic social ties. A black chair under a globe is already confinement, then you will find the presence of a mineral element placed on the chair, it is only charcoal painted white, symbol of the mirage of existence. However, this « white » charcoal evokes the renewal of life through the fire contained in the material. So here is the hope, the mutation, the alchemical metamorphosis.

Now is the time to let your free will admire the works of Eden Jung-Wook Park.

Michel Bénard.

Laureate of the French Academy (Académie Française).

Knight in the Order of Arts and Letters.

  • traduction française

Eden Jung-Wook Park par Michel Bénard, lauréat de l’Académie française, chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres.

C’est avec une grande satisfaction que nous vous accueillons en ces lieux, siège de la Société des Poètes Français, existant depuis 1902, autour de l’artiste et ami Eden Jung-Wook Park pour son exposition « Âme confinée » qui tombe à point nommé dans ce contexte de pandémie quelque peu surréaliste, dont je me dispenserai du moindre commentaire. Cependant il est bon, grâce à des artistes comme Eden de renouer avec les véritables liens sociaux et non pas ceux virtuels et stériles que l’on veut nous imposer à grands renforts médiatiques, afin de mieux pouvoir nous gérer et nous précipiter dans un système que nous n’avons nécessairement pas choisi.  

De ce fait et dans ce contexte c’est un authentique plaisir d’accueillir Eden, dont le parcours ne nous laisse pas insensibles et moins encore indifférents. Ce n’est pas un hasard si cette remarquable exposition s’intitule « Âme confinée. » Signalons que toutes les œuvres ici présentées furent composées durant la période du confinement, ce qui est aussi le symbole d’une quête de liberté.

Pour vous je vais évoquer une anecdote singulière qui m’apparaît comme un signe de la destinée. Eden comme beaucoup de ses amis le savent ici, est d’origine coréenne du Sud où il y travailla et étudia les arts extrême-orientaux ce qui paraît assez logique. Mais un jour, par quel mystère prit-il connaissance d’un poème de Paul Valéry « Le cimetière marin » ? Allez donc savoir pourquoi ce fut une révélation, un déclic, une sorte de choc décisif. Le fait n’est pas banal, mais il l’incita à venir vivre en France et à y poursuivre ses études.

En premier lieu, Eden se rendra à Sète sur la tombe de Paul Valéry, puis s’orientera vers Paris. En premier lieu il s’engagera dans la filière sociale à quelques pas de notre Espace Mompezat, à la maison et fondation Auguste Conte, immense sociologue et humaniste. Puis ce sera un doctorat d’art et d’archéologie à la Sorbonne. Avec aussi des travaux sérieux sur Marcel Proust, convenez que le fait n’est pas commun pour un coréen. Et voyez aujourd’hui c’est en sorte un retour aux sources, car nous restons dans le quartier de ses études. Hasard ? Peut-être pas !

Eden fut directeur de divers instituts artistiques, Séoul, Londres, Paris et participa à de nombreuses expositions, installations ou performances, particulièrement en France à Paris, Chartres, Figeac, Saint Rémy lés Chevreuse, etc.

Ainsi que je vous l’ai déjà dit, les œuvres ici présentées sur les cimaises furent composées durant le confinement, une manière élégante de déjouer le poids du destin, d’alléger les contraintes contre nature qui nous sont imposées.

Abstraites ou figuratives les œuvres sont soignées, raffinées, fragmentées avec d’intéressantes variations chromatiques et géométriques harmonieuses. Nous y retrouvons à la fois une expression épurée dérivée du cubisme où nous pourrions songer à Otto Freundlich entre autres, mais aussi du constructivisme ou dadaïsme, il nous vient à pense à l’œuvre Auguste Herbin. Il n’est pas impossible cependant que vous soyez surpris par un aspect insolite lié à la présence d’œuvres très figuratives et de belles factures. Non, n’en soyez pas étonnés, car l’abstrait ou le figuratif appartiennent à la même mouvance, aux mêmes motifs d’expressions. La démarche est similaire, car un portrait n’est-il pas le fruit de l’abstraction d’une interprétation.

Sans doute y découvrirez-vous le clin d’œil adressé à Léonard de Vinci au travers de «  La belle Ferronnière », mais également un signe hagiographique par la représentation d’un Saint-Joseph, belle figure virile qui n’est pas sans me faire songer à l’œuvre marquante de Lucian Freud et aussi toute la douceur mystique et affective de Saint-Antoine de Padoue et du presque éphèbe voire hermaphrodite de Saint Jean-Baptiste, sceau intérieur d’une foi profonde, mais discrète, ici aucune exhibition, ni ostentation, simplement un souffle d’authenticité.

Pour conclure, car je ne voudrai paraitre fastidieux, mais vous pourrez découvrir aussi quelques petites sculptures pouvant soulever l’interrogation. Eh bien non, ces petites œuvres sont tout à fait dans l’esprit du confinement, du repli, du vide, de l’absence et de la coupure avec les liens sociaux les plus élémentaires. Une chaise noire sous globe, c’est déjà le confinement, puis vous trouverez la présence d’un élément minéral placé sur la chaise, ce n’est que du charbon peint en blanc, symbole du mirage de l’existence. Cependant ce charbon « blanc » évoque le renouveau de la vie par le feu contenu dans la matière. Voilà donc l’espoir, la mutation, la métamorphose alchimique.

L’heure est venue de vous laisser admirer face à votre libre arbitre les œuvres d’Eden Jung-Wook Parc.

Mais les arts ne formant qu’un tout, nous poursuivrons ce vernissage avec la délicieuse et délicate chanteuse Clémentine Stépanoff et son sympathique guitariste Bruno Martin, auteur et compositeur.

Bonne suite de soirée en ce temps de confinement et de barrières sociales.

« Protections sociales » seraient beaucoup mieux, mais ne demandons pas l’impossible à nos organisateurs et « responsables » politiques !

Vive l’Art et vive la Liberté !

Michel Bénard.    

Lauréat de l’Académie française.

Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres.

Poeta Honoris Causa.

Âme confinée / Confined mind, Eden Jung-Wook Park

Cette exposition présente 17 œuvres qui expriment en peinture abstraite, figurative et en sculpture contemporaine, le visage de la solitude, le désir de la liberté, une quête spirituelle qui dépasse la différence culturelle. L’âme confinée semble refléter notre époque dans toutes ses nuances, mais ce thème figure la continuité des autres thèmes de mes expositions précédentes : Au bout du voyage, Espoir, Paix, Exode, Exil. Le confinement est paradoxalement une recherche de la liberté, son souffle au sein de la naissance du vent imaginaire, sa puissance salée en son rejaillissement vivifiant, une ode de la vie éternelle malgré le brisement poétique du corps dans le silence de confinement douloureux. A cette liberté, la valeur essentielle de notre vie humaine, vient la préciosité de l’art dans mon parcours envers l’absolue.                                                                           

Une fraîcheur, de la mer exhalée,
Me rend mon âme… Ô puissance salée !
Courons à l’onde en rejaillir vivant.”

– Le cimetière marin, Paul Valery,

Spleen, 59 x 79 cm, crayon de couleur, peinture à l’huile sur plaque de pvc noir, 2020
Paysage de confinement, 59 x 79 cm, crayon de couleur, peinture à l’huile sur plaque de pvc noir, 2020
Hésitation, 59 x 79 cm, crayon de couleur, peinture à l’huile sur plaque de pvc noir, 2020
Rêve confiné, 59 x 79 cm, crayon de couleur, peinture à l’huile sur plaque de pvc noir, 2020
Saint Joseph, 59 x 79 cm, peinture à l’huile sur toile, 2020
Exil Milan, charbon laqué en blanc, chaise en miniature, cloche en verre avec socle à 27 x 15 cm , 2020
Exil Séoul, charbon laqué en blanc, chaise en miniature, cloche en verre avec socle à 27 x 15 cm, 2020

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